L’industrie sidérurgique joue un rôle important dans la consommation énergétique de l’Europe et il est nécessaire de devenir écologique. Mais nombreux sont ceux qui affirment que les technologies écologiques ont été laissées de côté pour rester compétitives par rapport à l’acier chinois.
Pour explorer la meilleure voie à suivre, Horizon a organisé un débat entre le Dr Klaus Peters, secrétaire général de la Plateforme technologique européenne de l’acier (ESTEP) et Wendel Trio, directeur du Climate Action Network Europe.
Wendel Trio : « Quand les gouvernements sont parvenus à l’accord de Paris (en décembre 2015). Ils ont relevé un grand défi pour maintenir (à l’échelle mondiale) l’augmentation de la température en dessous de 2 degrés Celsius et même la limiter à 1,5 C. Ce défi est plus grand pour certains secteurs que pour d’autres. Il existe des alternatives évidentes pour le secteur de l’énergie. Énergies renouvelables, efficacité énergétique, etc. : la voie est claire, mais elle ne l’est pas pour l’industrie sidérurgique.”
„À lui seul, le secteur sidérurgique ne réduira pas les émissions nécessaires au cours des 30 à 40 prochaines années. Il faudra des incitations, tant en termes réglementaires qu’en termes financiers, pour soutenir l’innovation. „
Comment pouvons-nous surmonter le problème des coûts ?
Klaus Peters : « L’industrie sidérurgique ne peut pas réduire ce coût des bénéfices actuels. Il faut donc que quelque chose change. La première étape devrait venir du secteur privé. »
WT : « Si nous parlons de coûts, il y a bien sûr les deux côtés : il y a le coût de l’innovation auquel les entreprises sont confrontées. Mais l’inaction a aussi un coût. Nous savons que le changement climatique est réel et qu’il a un coût. Actuellement, nous manquons de moyen d’internaliser les coûts. »
Est-ce la concurrence de certaines régions, comme la Chine, qui empêche l’industrie d’avoir une croissance plus écologique ?
KP : „La compétitivité est importante, mais nous n’avons pas peur et comptons sur nos capacités de recherche, de développement. Et d’innovation, car c’est la seule chance d’avoir toujours une longueur d’avance.”
Est-il encore réaliste que l’industrie sidérurgique parvienne à atteindre l’objectif de réduire les émissions de carbone de 50 % d’ici 2050 ?
KP : „Si nous atteignons tout le potentiel du projet ULCOS (un projet de recherche financé par la sidérurgie), c’est très réaliste.”
Source de l’article : https://horizon-magazine.eu/article/horizon-steel-debate-can-industry-go-green_en.html
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