L’Espagne demande à Bruxelles de limiter les importations d’acier chinois après le Brexit.
Le ministre de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme, Reyes Maroto, a envoyé une lettre à la Commission européenne pour demander une révision des « mesures de sauvegarde ». Ou des restrictions temporaires à l’importation.
Même si la lettre ne les mentionne pas ouvertement, elle fait référence aux importations d’acier en provenance de Chine. Un pays qui représente plus de la moitié de la production mondiale et qui exporte de l’acier à des prix avec lesquels les producteurs européens ne peuvent rivaliser. Ont indiqué des sources ministérielles.
La demande, datée du 8 octobre, est adressée à la déléguée commerciale concernée, Cecilia Malmström, dont le mandat se termine le 31 octobre. Elle sera remplacée par Phil Hogan.
Maroto précise dans la lettre que „les entreprises sidérurgiques de l’Union se trouvent dans une situation difficile. Au point que certaines lignes de production et usines envisagent de fermer faute de demande. Et la concurrence des importations. »
Une fois que la Grande-Bretagne aura quitté l’Union européenne, la Commission devrait « procéder d’urgence à une révision des garanties ». S’adapter à la nouvelle situation”, a demandé le ministre.
La lettre reconnaît la révision effectuée le 4 septembre et soutenue par l’Espagne. Mais le ministre estime que le Brexit rend une nouvelle analyse nécessaire, surtout si la Grande-Bretagne quitte l’UE sans aucun accord.
La limitation des importations de produits sidérurgiques „est d’un grand intérêt pour l’Espagne. Compte tenu de l’importance du secteur dans notre pays et des difficultés qu’il a rencontrées récemment”.
Durant le mandat de Maroto, la multinationale sidérurgique Alcoa a annoncé la fermeture de deux usines en Espagne. Le ralentissement de l’industrie automobile affecte également les producteurs nationaux d’acier.
L’industrie sidérurgique espagnole a produit 14,3 millions de tonnes d’acier en 2018. Une baisse de 0,8% par rapport à l’année précédente, selon l’UNESID. Les entreprises espagnoles ont exporté 8,5 millions de tonnes, pour une valeur de près de 8 milliards d’euros. Une augmentation de 0,6% par rapport à 2017, selon l’Agence fiscale.
Mais les importations ont augmenté de 8,6% en volume (10,8 millions de tonnes) et de 13,4% en valeur (jusqu’à 8,2 milliards d’euros), ce qui a conduit à un déficit commercial pour la première fois au cours de la dernière décennie. Même si le prix de l’acier espagnol a baissé, il reste près de 200 € plus cher que l’acier importé : 938 € la tonne contre 758 € la tonne.
Source de l’articlehttps://elpais.com/elpais/2019/10/10/inenglish/1570699747_306197.html
<< Inapoi